[DIGITAL Business Africa] – Le site «Jedolo » est mis à l’index par la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie-Thérèse Abena. Cela fait un bon moment que certains souhaitent avec plaisir qu’on suspende le site de rencontres qualifié par la ministre de site web « pornographique » et de « proxénétisme ». La ministre a semblé accéder à leur doléance en signant ce 4 juin 2025 un communiqué qui demande son interdiction.
« … Les jeunes filles, à peine pubères, sont recrutées et exploitées seulement par des personnes adultes. Ces pratiques constituent une grave violation des droits de l’enfant en général et de ceux de la jeune fille en particulier énoncés dans l’arsenal juridique national et international ratifié par notre pays, et notamment le protocole facultatif à la convention relative aux droits de l’enfant concernant la vente d’enfants, la prostitution d’enfants et la pornographie mettant en scène des enfants ».
Des pratiques que la ministre de la Promotion de la Femme et de la famille condamne avec la dernière énergie. Marie-Thérèse Abena Ondoua en appelle d’ailleurs à la vigilance et à la surveillance des parents.
Des passerelles pour dénoncer les « actes abominables » du site cm.jedolo.com ont été indiquées. Il s’agit notamment du numéro vert 116 ainsi que des numéros ci-après : 222 23 25 59 et 222 22 61 74.
« En tout état de cause, les services compétents de l’État ont été saisis à l’effet d’une part de fermer ce site et, d’autre part, d’en identifier les promoteurs et de les traduire devant les instances judiciaires, afin qu’ils répondent de leurs actes ».
Mais en attendant que cela soit suivi d’effets, le site cm.jedolo.com reste accessible. Et les corps de même nature continuent de s’attirer en cachette.
Lorsqu’on lit le communiqué de la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, on peut penser que le site jedolo est le théâtre du trafic humain. Où les utilisateurs se retrouvent contre leur gré. Et pourtant, la politique de confidentialité du site est claire.
« Le contenu de ce site est généré par les utilisateurs et ne reflète en aucun cas les opinions des propriétaires de ce site, qui déclinent toute responsabilité. L’utilisateur est le seul responsable des produits et services proposés dans ses annonces. Si vous êtes offensé par un contenu affiché, quittez le site immédiatement. En accédant au site, vous acceptez nos conditions générales », clarifie le site jedolo.
En d’autres termes, est sur Jedolo qui veut et qui peut. Lorsque vous vous rendez sur le site, différents profils vous sont présentés avec leurs différents contacts. Vous appelez, et directement les services vous sont offerts ainsi que les tarifs. Les prix varient de 15 000 FCFA à 60 000 FCFA. Le lieu de la rencontre est aussi communiqué. Si les modalités vous agréent, vous prenez rendez-vous.
Le site se présente comme « un site internet d’annonces en ligne de rencontres sérieuses, rencontres occasionnelles, de massages et produits adultes qui met principalement en relation les parties sans pour autant intervenir dans la transaction pour permettre aux parties de faire les bonnes affaires ».
jedolo.com revendique la détention de « la plus large gamme des salons de massages, des masseuses et des masseurs de tout le Cameroun. Si vous êtes à la recherche du meilleur salon de massage, d’une rencontre sérieuse, d’un massage à domicile, d’un massage à l’hôtel ou de tout autres services, vous trouverez la meilleure offre sur jedolo.com»
Le Who Is de jedolo.com indique que le nom de domaine a été acheté en 2016 et sa date d’expiration s’étend jusqu’en 2031, après sa mise à jour de 2021. Les noms des acquérants reste masqué.
Un Nom de domaine en .cm au Cameroun
Mais comment un tel site peut faire florès au su et au vu des autorités camerounaises ? Digital Business Africa a contacté la cellule de communication de l’Agence nationale des Technologies de l’Information et de la Communication ( ANTIC) pour savoir s’il lui appartient de sanctionner des contenus en sa qualité de gendarme de l’internet au Cameroun. Voici ce qu’elle dit.
« Avant que votre requête ne soit traitée, je peux déjà vous dire que le site sus-évoqué est en “.com”. Or, l’ANTIC ne gère que le “.cm” qui est le ccTLD national. Nous allons étudier la requête et nous vous reviendrons ».
La source n’a pas manqué de rappeler la procédure à suivre pour enregistrer un nom de domaine.
1- Vérifier la disponibilité du nom de domaine à travers le whois ;
2- Remplir le formulaire d’enregistrement ;
3- Se munir de la somme des frais d’enregistrement qui sont de 7 000 FCFA TTC par an ;
4- Se rendre à l’un de nos bureaux d’enregistrement agrées muni du formulaire dûment rempli et des frais d’enregistrement.
NB : Dans le souci de vous assurer d’être le propriétaire du nom de votre site web (votre nom de domaine) et ainsi de disposer de tous les droits sur celui-ci, vous devez impérativement vous assurer que vos noms et vos contacts sont renseignés dans le formulaire d’enregistrement de l’ANTIC au niveau du contact Demandeur.
Afin de vérifier si cela est effectif une fois que le nom de votre site internet a été créé, connectez-vous sur le site web www.whois.cm et entrez dans la zone de saisie le nom de votre site internet sans les « www ». Ex : antic.cm et non www.antic.cm .
Dans la page qui s’affiche, assurez-vous que vos noms et contacts se trouvent au niveau de la partie « Registrant ».
En lisant la procédure ci-dessus indiquée, nulle part il n’est mentionné que l’agence contrôle le contenu des sites.
La ministre de la Promotion de la Femme, Marie-Thérèse Abena Ondoua, compte sur la collaboration et le civisme de tous pour que le site Jedolo ne soit qu’un lointain souvenir et pour que les MST et le VIH/sida trépassent.
Pour plus de célérité dans leur requête, ICT Media STRATEGIES recommande aux autorités publiques de saisir les différents Fournisseurs d’accès Internet du Cameroun à l’effet de blacklister ou de restreindre l’accès des populations à ce site web.
Par Jean Materne Zambo
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