Le Gabon, un exemple dans les TIC en Afrique francophone

par | 24 Mar 2015 | Blog, Veille | 0 commentaires

Dans son classement 2014 des pays africains les plus développés selon leur indice des technologies de l’information et de la communication (IDI), l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), considère que le Gabon est le meilleur en Afrique centrale et francophone.

Si l’île Maurice demeure le pays le plus développé d’Afrique en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC), le Gabon n’a pas beaucoup à lui envier. Il est 10ème du classement 2014 des pays africains les plus développés selon leur indice des technologies de l’information et de la communication (IDI), de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). Devancé par plusieurs pays de l’Afrique de l’Est et de l’Océan Indien, le Gabon doit tout de même son succès dans les TIC au programme « Gabon Numérique », sous-programme du Plan stratégique de développement Gabon Emergent, dont certains aspects ont déjà été réalisés. D’abord, le domaine des télécommunications a fait un grand bond dès 2013. Les opérateurs qui ne proposaient encore que des services 2G jusqu’en 2012 ont migré vers la 3G et même la 4G.

Aujourd’hui, ces technologies qui n’étaient encore qu’une vue de l’esprit en terme de rapidité pour bon nombre de personne, sont désormais une réalité. Gabon Télécom et Airtel en sont les pionniers. Grâce à leur effort, l’accès au haut débit mobile qui était de près de 5% en 2010 avoisine les 50% dans un marché de 1,6 millions d’habitants. Mais le pays ne veut pas s’arrêter en si bon chemin, il voudrait mailler le territoire national en réseau Internet très haut débit de sorte que les Gabonais pourront accéder au monde depuis leur domicile.

La fibre optique

Depuis 2011, le Gabon abrite une station d’atterrissement du câble sous-marin de fibre optique Africa Coast to Europe (ACE). Le pays qui veut obtenir son autonomie en matière de télécommunications internationale, va utiliser cette infrastructure pour se connecter à la sous-région dans le cadre du projet Central Africa Backbone (CAB) financé à hauteur de 58 millions de dollars par la Banque mondiale. Le projet assurera l’interconnexion du pays avec le Cameroun et le Congo. Les travaux devraient débuter dans les prochains mois. Ce réseau permettra également au pays de réaliser son réseau large bande national, puisque l’infrastructure traversera cinq régions gabonaises avant d’être acheminer au Congo voisin. C’est près de 3000 km de fibre optique qui seront déployés. Ils comprendront le tronçon Libreville-Franceville qui suivra la voie ferroviaire du Transgabonais, puis il y aura les tronçons Koula–moutou-Lastourville-Franceville-Bongoville-Lékonie, ainsi que Franceville-Moanda et Moanda-Bakoumba-Lékoko au Congo. Une fois le réseau national de fibre optique achevé, le Gabon des services pourra alors prendre le relai avec la gouvernance numérique. Les administrations seront accessibles directement en ligne, plus besoin de se déplacer pour avoir accès aux services public, les administrations seront mises en réseau pour plus d’efficacité du gouvernement. Les Gabonais pourront également faire l’expérience de nouveaux usages tels que la télémédecine, l’e-enseignement, l’e-commerce, etc.

Point d’échange Internet

 

Toujours pour améliorer l’accès des Gabonais aux TIC et à un coût réduit, le Gabon a décidé de se doter d’un point d’échange Internet. En attendant la mise en œuvre technique de cette infrastructure qui permet également un accès plus rapide au réseau, le gouvernement  représenté par le ministère en charge de l’Economie numérique et l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf), a signé un accord avec les opérateurs de réseaux, les fournisseurs d’accès et de services Internet. Le Gabon avait déjà demandé et obtenu la collaboration de la Banque mondiale pour le financement d’une étude de faisabilité, l’établissement d’une convention cadre symbolisant le consensus général, ainsi que la mise en place d’un Groupement d’intérêt économique (GIE) relatif à ce point d’échange Internet dont le pays a d’ailleurs reçu un don d’équipement de la part de la Commission de l’Union africaine en charge des infrastructures et de l’énergie, le 24 octobre 2014 pour sa mise en place.

Promotion de l’innovation

CyberCity

Désireux de devenir le carrefour TIC de la sous-région Afrique centrale, le Gabon numérique permettra aussi la création d’une cybercité sur l’île de Mandji. Le projet  est présenté sur son site web comme le futur « écosystème par excellence de développement et de la promotion de l’Economie numérique par le biais de l’installation des Sociétés offshores spécialisées dans les Technologies de l’information et de la communication (TIC) ». Y sont donc attendus  les plus grandes entreprises technologiques étrangères et africaines, qui feront du coin la Silicon Valley version gabonaise. Pour faciliter l’installation des entreprises qui devront privilégier l’emploi de locaux, le Gabon a prévu une exonération d’impôts pendant les 10 premières années et une facilitation à partir de la 11ème. Une fois tous ces projets réalisés, le Gabon sera bel et bien numérique. Le pays a pour lui un ensemble d’atouts qui le pousse inexorablement dans le groupe des nations au futur technologique radieux.

Muriel Edjo pour Réseau Telecom Network

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